La forêt de montagne, c'est tout un univers qui sera le thème phare de l'été 2024!
Imprégnons-nous de son ambiance si particulière et perçons certains de ses mystères entre le visible et l'invisible.
Forêt calédonienne
ECHOS D’ÉCOSSE N° 18 : FORET CALEDONIENNE
Petite précision de préambule, vous êtes toujours en Europe . Mon intention pour le moment n’est pas de vous parler de la nouvelle forêt calédonienne ou disons plutôt la forêt de la Nouvelle Calédonie. Non vous n’êtes pas au beau milieu du Pacifique Sud, mais toujours bien entre le Mer du Nord et l’Océan Atlantique au pays des phoques, des munros, des rennes , de la tourbe, du whisky et de tout ce que vous avez appris dans ces dernières chroniques sur la belle Ecosse. Nous laisserons donc de côté les denses forêts humides du 21ième parallèle Sud pour revenir vers le 60ième parallèle Nord, ce qui est d’ailleurs bien rafraîchissant soudainement, n’est ce pas?
La forêt calédonienne est tout simplement la forêt primitive en Écosse, s’étirant du Nord au Sud des Highlands et tirant son nom de l’appellation romaine Caledonia Silva. Car effectivement, les romains sont remontés jusqu’ici mais l’esprit défensif des autochtones et la présence de cette forêt refuge finirent par décourager l’empereur Hadrien. Pourtant, la moitié de la forêt d’origine avait déjà régréssé. William Wallace, grand héros écossais, au tout début du XIV iéme siècle , aurait réussi tout de même à s’y cacher pour triompher contre les anglais. Toujours est-il qu’ au XVIII iéme siècle, la forêt calédonienne est en grande partie disparue. Elle n’existe plus aujourd’hui que sous formes de vestiges représentant 1% de sa surface d’origine. Composée essentiellement de bouleaux et de pins, on la trouve dans le massif des Cairngorms, et dans plusieurs secteurs de l’Ouest des Highlands.
C’est une belle forêt avec un aspect surprenant pour tous ceux qui, sur le continent, sont familiers des pinèdes : Ce pin, appelé « Pin d’Ecosse », est enraciné dans un sol très humide. C’est pourtant bel et bien Pinus sylvestris, notre bien connu pin sylvestre, qui dans les Pyrénées affecte en revanche les terrains secs et ensoleillés. Un manifeste exemple d’adaptation, me direz vous. « On s’habitue à tout ».
La forte régression de la forêt calédonienne (et de la faune forestière) s’explique en grande partie par le besoin de pâturages. Un fait qui nous rappelle bien l’histoire de la forêt pyrénéenne. La pratique de l’incendie des landes et des pinèdes par les éleveurs calédoniens remonte à presque 4000 ans. A cela s’ajoute les feux réalisés au moyen âge par les vikings pour conquérir des territoires. Sur les cendres, le pin reprend mal et dans les zones sur-pâturées, la régénération ne peut pas se faire. De nos jours, si l’élevage n’est plus une menace pour la forêt, le maintien de zones très ouvertes est encouragé par les propriétaires des grands domaines . La chasse au lagopède d’Ecosse et au cerf est une activité très pratiquée attirant une clientèle étrangère assez aisée. Les impressionnantes hardes de cerfs sont si nombreuses en Ecosse qu’on peut dire qu’il s’agit d’un nouveau type d’élevage.
Face au manque de bois , des plantations commencèrent au début du XX ième siècle. C’est ainsi que l’on peut voir des fréquemment des forêts taillées au carré, véritables champs d’épicéas, de douglas ou de mélèzes.
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